Un film francais d’Emilie Brisavoine, 80min
Sortie le 26 février 2025

Intimiste et minimaliste, Maman déchire se depeint comme une thérapie et emporte le spectateur dans la propre vie de l’autrice, détaillant sa relation pour le moins complexe avec sa mère à travers des discussions et des moments de vie. C’est un choix courageux et sincère qu’il me semble important de saluer : là où tant d’autres auraient choisi, et on le comprend, le travers de la fiction pour raconter des faits de vie douloureux et tenter de les surmonter, nous autres spectateurs sommes ici témoins directs de la vie privée des protagonistes, sans filtre ni artifices. 
Cette approche directe alliée au sujet universel de la famille et la filiation sont un miroir, un écho nous invitant constamment à comprendre, réfléchir et pourquoi pas, à tenter de réparer nos propres angoisses.Ceci étant dit, le film est parasité par un certain degré d’amateurisme technique, parfois très gênant dans le processus d’introspection qu’il tente d’imposer.  Il me semble qu’un objet de cinéma, quel qu’il soit, doit tendre vers un équilibre artistique et technique, où a minima l’un n’impacte pas l’autre, où parfois l’un se marrie à l’autre, mais où en aucun cas l’un est sacrifié au dépend de l’autre. Cet équilibre n’est à mon sens, pas atteint ici, et cette volonté de transparence sert parfois d’excuse à un mauvais cadrage ou un choix de montage hasardeux. Bien que dommage, cet aspect n’enterre pas complètement la logique du film,  et il est plaisant de voir abordés la santé mentale et l’équilibre familia de la sorte à l’écran.

Léo Potier