Jean Valjean

Un film de Éric Besnard, avec Gregory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy et Isabelle Carré – 1h38.
Sortie le 19 novembre.

Réadaptation des Misérables, le « Jean Valjean » de Éric Besnard retrace sur toile les premiers moments connus des lecteurs du héros romantique de Victor Hugo. L’histoire est donc, a priori, connue de tous ; Jean Valjean (Gregory Gadebois) fraîchement sorti de près de 20 ans de bagne, croise sur le chemin de la rédemption Monseigneur Myriel (Bernard Campan), qui, au contraire du commun des mortels, le traite avec dignité en lui offrant le logis et le couvert.

La majeure partie du film se constitue sous la forme d’un quasi huis-clos. L’intrigue se déroule dans la demeure du prêtre et se ponctue de flash-backs, principalement centrés sur le forçat et l’homme de foi. C’est d’ailleurs la, à mon sens, le premier intérêt du film. Puisque l’histoire n’a rien d’«original», l’emphase est faite sur le background des personnages, pourquoi ceux-ci agissent-ils ou agiraient-ils ainsi et qu’est-ce que leur passé a à y voir. Ces derniers, que l’on sait plutôt caricaturaux dans leur écriture, sont ici érigés à hauteur d’homme, au point d’y retrouver quelque part la proximité du théâtre. En tant que spectateur, il devient facile de s’identifier à chacun des personnages, et le film offre au général une vision moins manichéenne de l’œuvre. Cet effort est subjugué par une performance remarquable de tout le casting, ainsi qu’à quelques libertés de mise en scène vis-à-vis de l’histoire originale, subtiles et bien amenées.

L’idée est bonne : jouer sur la connaissance du message du livre pour l’amplifier, le détailler, le faire résonner. De quoi répondre à certains questionnant la nécessité d’une nouvelle adaptation des Misérables. 

Léo Potier

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